Quand il s'est enfuit.
Je ne sais pas, il y a des jours où tout flanche, des jours où un départ à zéro serait le bienvenu. A défaut de pouvoir tout recommencer, la seule chose qui nous permette d'avoir un peu de cette sensation, c'est de changer quelque chose. Et grâce à cette merveilleuse merde qu'est internet, c'est possible, mille fois possible, dix mille fois, à n'en plus finir.
Il y a des euros qui s'envolent en fumée depuis quelques jours, le seul moyen de se changer les idées, des DVD's qui s'empilent, des fringues qui s'entassent dans l'armoire qui devient un peu trop petite. Tout est un peu trop.
Le copain est un peu trop froid, distant, jaloux, présent, attentionné, obsédé. La mère est un peu trop blessante, chiante. On ne peut jamais lui en vouloir bien longtemps. Les anciennes photos sont un peu trop moches, ravivent un peu trop le souvenir des années qu'on a mal vécues, à cause d'une sale gueule, à cause des gens un peu trop lourd. A cause du regard qu'ils nous portent, du regard que l'on se porte à soi-même, surtout celui-ci.
Ils sont un peu trop inexistants, en ce moment. Les pincements s'enchainent, les sourires s'effacent et le temps passe un peu trop vite. Noel approche, et on essaye de se dire que ce n'est pas si grave, la magie de Noel a disparue depuis longtemps déjà, alors à quoi bon se dire que ca aurait été plus agréable si tout le monde était encore là. A quoi bon les souvenirs qui nous filent les larmes aux yeux.
A quoi bon. Quand les amis se dispersent en tout sens et qu'on ne revivra jamais les mêmes choses, les mêmes angoisses, qu'on ne partagera plus les mêmes fous rires et les mêmes peines devant des fiches qui n'ont pas été foutues de contenir les bons noms, d'en contenir un sur deux, un de trop. Quand la fac est décidément bien trop grande pour pouvoir s'attacher à quelqu'un, s'y attacher vraiment.
Pour de bon, à quoi bon.
